IntegraSoins : une formation d’un nouveau genre pour ouvrir le secteur des soins de santé à une population réfugiée déjà compétente
Ce n’est un secret pour personne, et la longue pandémie de Covid-19 l’a mis quotidiennement en exergue pendant approximativement deux ans, le manque de personnel de soins de santé est criant en Belgique. Face à cette pénurie qui est devenue structurelle, la moindre hausse du nombre de patients à prendre en charge vire au casse-tête, quand ce n’est pas à la catastrophe médicale et sanitaire, comme on en a frôlé les contours durant ces derniers mois. Pour tenter d’endiguer ce qui apparaît de jour en jour comme un problème inextricable, un projet baptisé IntegraSoins a vu le jour. C’est à celui-ci que le CRIPEL (Centre régional d’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère de Liège) et le CRVI (Centre Régional Verviétois d’Intégration) ont récemment consacré une séance d’information virtuelle.
Quel est le concept d’IntegraSoins ? Le Fonds Intersectoriel des Services de Santé (FINSS) qui est à son origine part d’un double constat à la fois simple et évident. Le premier est qu’un certain nombre de réfugié.e.s reconnu.e.s possèdent une formation dans le secteur des soins de santé qu’ils ont acquise dans leur pays d’origine, mais que leur diplôme n’est pas reconnu en Belgique. Le deuxième constat, complémentaire au premier, est que d’autres personnes au statut identique possèdent une expérience dans les mêmes soins de santé qui n’est pas utilisée à l’heure actuelle. L’idée qui en découle fuse donc tout naturellement : au vu de ces constats, pourquoi ne pas proposer, à celles de ces personnes qui sont intéressées, de suivre une formation d’aide-soignant.e ou d’infirmier.ère qui leur permette de décrocher un poste qualifié dans le secteur des soins de santé ? C’est l’objectif en point de mire d’IntegraSoins.
Quatre conditions d’accès
Ce projet-pilote qui ouvre les portes d’une seconde carrière à des candidats déjà expérimentés, à la fois intéressés et motivés, offre donc une formation en tant qu’aide-soignant.e ou infirmier.ère. Après la procédure de sélection, chaque candidat signe un contrat de travail chez un employeur du secteur de la santé. Pendant toute la durée de la formation, les candidat.e.s sont, par conséquent, liés à un employeur membre de la commission paritaire des services de santé (CP330) par le biais d’un contrat de travail. Leur salaire est versé selon les conditions en vigueur dans le secteur dans lequel ils/elles sont embauché.e.s. Celles et ceux-ci sont exempté.e.s de travail pendant l’année scolaire afin qu’elles/ils puissent se consacrer pleinement à leurs études. Durant les vacances scolaires, elles/ils travaillent quelques semaines chez leur nouvel employeur, en sus de leurs congés annuels. Une fois la formation terminée, chacun.e d’entre eux/elles peut immédiatement intégrer le marché du travail.
Les formations concernées doivent être suivies à temps plein en cours du jour, sur des durées de maximum 2 ans pour ce qui est des aide-soignant.e.s, 3,5 ans pour le brevet en art infirmier et 4 ans pour le baccalauréat en soins infirmiers. Ces formations peuvent être suivies dans toutes les écoles les proposant et au moins un stage doit être suivi chez l’employeur avec lequel le contrat de travail a été signé. Les conditions d’accès à la formation IntegraSoins sont au nombre de quatre. La première est d’être un.e réfugié.e reconnu.e ou sa/son partenaire dans le cadre d’une réunification familiale, et d’en apporter la preuve. La deuxième est d’avoir une expérience dans le secteur de la santé dans le pays d’origine. La troisième est d’être travailleur ou chômeur. Et enfin, la quatrième est de répondre aux conditions d’accès de l’enseignement.
Dominique Watrin
Pour plus d’informations sur le projet : Tél. : 02 250 38 54 – E-mail : ifg-finss@fe-bi.org – https://www.fe-bi.org/fr/secteurs/Fonds/30224/finss-fonds-intersectoriel-des-services-de-sante-devenir-infirmieriere-aide-soignante-projet-pilote-integrasoins